Je vous écris de là-haut

Einstein, à défaut de pouvoir être compris par l’homo vulgaris (ou peut-être à cause de ne pas l’avoir été), eut le sens de la formule : “Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez-vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité.”

Justement, et si on relativisait ?

Voici un titre précieux.

D’abord parce qu’il appartient au cercle très rare des « beaux (et grands !) livres », comme nombre d’éditeurs savaient les faire avant que la disette n’impose les couvertures souples et autres formats lilliputiens.

Ensuite parce que l’écrit du Grand LAFAILLE démontre combien l’alpiniste est petit.

Et qu’il peut accéder - face au gigantisme des montagnes et de l’échelle du temps  - à l’humilité, une fois le chemin relativisant ses exploits insignifiants accompli.

Cette autobio est bien cela, tout à la fois : un récit d’une vie d’himalayiste qui a forcé, force, et forcera toujours le respect.

Mais aussi, et peut-être surtout, un essai philosophique, sur la relativité du sens de la vie au fil de celle-ci…

Bref, on pensait connaitre le surhomme l’homo vulgaris en ayant suivi ses aventures. On en découvre un autre, simplement lucide, sur ce que n’est que l’Homme.

Rien qu’une trace qui s’efface, relativement inévitablement.

Merci au p’tit monsieur des généreuses (et rigides !) couvertures rouges pour cette grande (et relative !) pensée de là-haut…

[Jean-Christophe LAFAILLE - GUERIN / PAULSEN, 2019 - 384 pages - Chez tous les libraires, pour la pas modique somme de 56.00 €, mais ça les vaut - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782352212935]