Lire la « révérence » de Christelle.

Lire la « révérence » de Fred.

Montagne-Cool est né en 2004 (WTF, 20 ans !) dans une toute petite pièce, à partir d'un tout petit ordinateur, mais avec tous les grands paysages en horizon...

C’était un temps béni que les moins de 20 ans ne peuvent vraiment pas connaître.

On pouvait poser le fourgon dans tous les fonds de vallée et partager la vie des autochtones et autres cinglés des cimes (souvenirs de La Bérarde avec Rémy TURC s’essayant aux baguettes chinoises, sourires taquins de Pierre CHAPOUTOT en feuilletant « La montagne c’est pointu », premiers clichés sur les premières via ferrata avec Patrick SOMBARDIER…😉

On avait envie de partager, justement.

Alors on a fait un site « collaboratif ».

2004

C’était les premiers espaces de mutualisation. Chacun pouvait publier « son » topo et tendre la main pour que les autres suivent.

On a peut-être (un peu) tué les versions papiers, mais on leur faisait place belle dans les chroniques d’ouvrages (rubrique installée en 2007)

2007

Et puis la peuf’ a fait boule de neige.

Fred est arrivé avec son expérience solide d’informaticien et sa capacité infinie à produire du code moderne (et quelques bugs parce que n’est pas Manchot qui veut).

Jipé a inventé le TOS (le Topal Old School) qui permettait d’y voir clair et de trouver la ligne d’arrête secrète sans carte, ni GPS !

Puis la bande des zarbis s’est étoffée… Le Grand Djèf, Gégé, Michel, Sautré, Franck le Ouf sont venus apporter leurs savoir-faire et leur déconnade à tout va.

On se retrouvait en CMC (Conférence Montagne Cool), avec un camping-car en camp de base et de la quincaille pour s’amuser.

La montagne était cool. Jamais trop dure, toujours insolite et riche de rencontres…

En plus des copains de la vraie vie, les membres virtuels ont grossi les rangs du partage (jusqu’à +80 000 abonnés en 2018).

Montagne-cool devient mature.

2018

Le portail a évolué, internet et les vies aussi.

Quelques « grands » sites ont pris l’ascendant (https://www.camptocamp.org/ notamment). La contribution était bien plus organisée, précise et exhaustive. Pas possible de faire mieux. Alors on a continué à faire différemment. Plus d’insolite, plus de chroniques d’ouvrages, avec toujours l’esprit et le ton un brin décalé.

Mais moins de partage, donc moins de « followers ». On revenait aux sources, en supprimant la pub et les comptes individuels.

2022 (version actuelle)

Montagne-cool doyen s’est retiré dans un petit coin tranquille pour profiter du temps qui passe et s’apaiser sereinement.

On y est, ici et maintenant.

C’est pas encore le jour du Grand Ordonnateur, mais pour s’y préparer, il vaut mieux faire silence pour que les petits singes (disons les p’tits Bonhommes MC de Franck) s’apaisent dans la caboche…

On apprend tous les jours.

Je souhaite à tous de vivre cette expérience unique et précieuse.

Dans tous les cas, la vie et les aventures continuent (et toujours sur www.laquetedugraame.com, avec de nouvelles itinérances et une nouvelle édition de l’ouvrage « voyager à vélo »).

Allez, il est temps de passer à la suite !

NB : à partir d’aujourd’hui, le contenu est laissé « en l’état ». Si quelqu’un veut reprendre la main, il est le bienvenu (contact : jyhes1@gmail.com). Sinon (et re dans tous les cas), tout finit toujours en poussière…

Une association de proverbes permet de commettre cet aphorisme de synthèse, sans en dénaturer chacun : « La Mort n’est pas dans la Montagne, elle est dans le poids de nos peurs. Et si la mort me saisit sur cette cime, alors je dirai : "Merci la vie !" »…

On a déjà dit qu’on réoriente (progressivement) la ligne éditoriale des chroniques de Montagne-Cool, pour éviter de tourner en rond. Mais j’accorde que celle-ci s’annonce « brutalement » !

Causer de zombis ici peut être contrintuitif, mais l’on va tenter de démontrer que non.

Cette ode aux morts-vivants, commis par Glénat - que décidément rien n’arrête - pourrait s’entendre comme une parabole de ce que nous vivons en montagne, en espérant y mourir au moment du rappel par le grand Ordonnateur.

Ces zombis sont nos casseroles, le poids de nos peurs.

Ils terrorisent l’âme, puisqu’ils n’en ont plus, comme toute inhumaine directissime que l’on envisage de gravir.

Et pourtant, au fil des pages, ces chimères se densifient par le pluralisme de leurs expressions culturelles.

Elles foutent les pétoches tout autant qu’elles procurent passion, voire appellent à introspection.

Un peu comme au premier relai, puis en enchainant les longueurs et en sortant la voie.

Ce livre-perle(yeux-globuleux)-rare suit la bonne voix. Celle de la complexité, de l’exhaustivité, de l’objet étudié et finalement de la relativité.

Très bonne zombi-magie 😉

[Claude GAILLARD / Guillaume LE DISEZ - Glénat, 2023 - 352 pages - Chez tous les libraires, pour la modique somme de 35.00 € - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782749310077]

On le sait, le Diable est toujours dans détail.

Il l'est aussi dans l’usure de la quotidienneté. Les couples qui n’ont pas appris ou compris cela ne le sont plus, ou sont aigris, voire en sursis…

Pour les cordées, c’est un peu différent : savoir la sécurité garantie par l’immuable régularité des gestes est rassurant. Tout en se ménageant une part d’imprévu bienvenue...

Avec les Carnets d’Av’, c’est une forme d’histoire de cordée plutôt que de vieux couple aigri.

Depuis la première fois - celle de la parade nuptiale des opus originels - on s’apprécie par la constance de la ligne éditoriale : un bilan carbone défavorable, c’est mal (nonobstant quelques écarts motorisés) ! Péter sous les draps de soie aussi.

Préférer le duvet, d’avance merci 😉.

Bref, on se connait depuis tellement longtemps que l’on se connait maintenant bien.

La redondance des thématiques peut user la fougue, mais, entre les lignes, disons entre ces pages, il y a eu, a et aura toujours une part d’imprévu bienvenue. CQFD.

Alors faisons place belle à celle-ci pour cette fois, afin de garder la foi :

- Chronique de la proposition de « [pause] pose longue » d’Antony, en forme d’éloge à la retenue au selfie (tagué inévitablement : #TropBeauTuSaisQuiOùJeSuis).

- Chronique de l’Extraterrestre, en forme d’éloge à la peur de (se) rater (tagué inévitablement : #JeSuisPartout[SaufIciEtMaintenant])

- Chronique de l’Ours, que tout cela fait bâiller (tagué inévitablement #DodoErgoSum [#AttentionTuCommencesÀNousFaireBailler] ?)

Le Diable n’est pas dans ce CA.

C’était prévu.

C’est bien l’imprévu…

L’ « incidence », en vieux Français – celui dont à lequel les jeunes ne le parle plus – propose l’acception « ce qui survient » (en anglais : « event » ou « happening »).

La « coïncidence », en Français des neuj’, c’est un truc de ouf’ qui t’arrive dans ta vie sans qu’t’as vu un tuto sur Youtube et qu’il faut immédiatement reTikToker…

Pour les autres, c’est donc un élément « qui survient » mais aussi et surtout qui fait « sens collectivement »…

Pour ce dernier opus de CA, c’est un peu pareil.

Cet été, le facteur n’a déjà pas trouvé la boite pour le déposer. Il est passé par ici, il passera…

Alexandre, de cette rédaction (merci à toi encore !), a fait en sorte qu’il repasse vraiment !

D’où la coïncidence de neuj’ :

Editer un mag’ sur l’itinérance à vélo en été, c’est bien car d’actualité. Vite, je retouite !

Sauf que tout le monde est déjà parti (et pas forcément à vélo).

D’où la coïncidence de vieux :

Le lire sur la plage, c’est bien aussi, mais on n’est toujours pas à vélo.

Alors, aller le chercher au kiosque en revenant de celle-ci, pour préparer les prochaines, c’est mieux !

J’ai usé la peau de chamois (et pas vraiment le maillot de bain) sur la selle cet été en cheminant la Via Rhôna et autre EuroVia. Si je vous parlais d’un temps que les neuj’ ne connaitront pas, on pourrait dire que le monde évolue (et pas « c’était mieux dans le temps », hein !). Avant, on était quelques hurluberlus à suer-puer sur le vélo en se croisant par hasard en perdition à une intersection, ou sous en abris bus en attendant que l’orage passe. Maintenant, sur les voies douces, dire bonjour à tout le monde, de 7 à 77 ans (et moins et plus) file la tachycardie !

C’est bien, car cela fait « coïncidence » : l’engouement légitime « survient » et fait « sens collectivement ».

La preuve par le sommaire, qui ratisse large, ne manque rien et appelle à concrétiser l’onirisme, qu’il soit humble ou ambitieux (cela peut être compatible), introspectif ou collégial (idem).

Une mention particulière pour la rubrique finale « décrypter », qui brille tout autant par l’exigence de la précision que la taquinerie à l’attention de nos petites maniaqueries.

CQFD.

Cette chronique est l’occasion d’indiquer que les suivantes vont se recentrer sur les fondamentaux : ce qui préside à la coïncidence (des vieux, soupirs 😉

Rompez, vous pouvez aller chiner cette perle de la presse, il est encore temps (mais faites vite quand même !).

A la dernière itinérance vers Compostelle, j’ai rencontré vers Saint-Jean-Pied-de-Port-priez-pour-nous, un Belge bien en chair, avec un cœur gros comme ça, enfourché sur un vélo semi-musculaire.

Détail singulier : il scindait les étapes en petits bonds de 30km. Et à chaque halte, une pinte de bière et une recharge nucléaire !

Nous avons fait un bout de la tirée ensemble, démontrant, s’il le fallait encore « qu’à chacun son chemin ».

Fred, si tu me lis, une pensée vers toi et une vers là-haut, pour ta maman…

C’est bien l’esprit de ces deux derniers opus du p’tit Monsieur de chez Glénat : qu’importe comment l’on « va à Compostelle », pourvu que le chemin soit intérieur !

On aime bien cette collec’, pour sa précision topo et cartographique, son format paysage pour en profiter en grand, et les valeurs ajoutées numériques (.gpx téléchargeables).

On l’aime aussi et surtout, car elle déclenche l’appétence à cheminer, tel qu’on est et où que l’on souhaite aller, tout simplement.

Car oui, à vélo, on doit parfois faire fi de l’orthodoxie du tracé originel.

Osons paraphraser et malmener CONFUSIUS : « le bonheur se trouve à Finisterre tout autant que dans la façon de s’y rendre »…

Amen (et achat incontournable si vous y pensez le matin en vous rasant 😉

Des idées d’itinérances sur La Quête du Graamme...

[Philippe CALAS - Glénat, 2023 - 176 pages - Chez tous les libraires, pour la modique somme de 18.90 € - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782344056806 / 9782344056813]

On l’a déjà dit ici (et même pensé, ce qui est une circonstance aggravante 😉 : ce sont bien les vieilles peaux qui font les meilleurs plats !

WTF, comment une pucelle anorexique - connectée H24 sur TikTok en manque d’Ozempic - pourrait combler l’appétence d’un Alpha en quête de bœuf à dévorer ?...

On a rarement l’occasion de faire deux fois un premier bon livre de recettes !

Soit le charisme joue, soit l’expérience mâtinée d’humilité impose le respect…

C’est cette seconde acception que propose ce singulier ouvrage.

On cause ici de la vraie bouffe, ancrée dans le terroir et l’histoire.

Je vous en gaverai, nous disent-elles,

À satiété foi de morfal,

Mise en bouche et plat principal !

Sur la 4^ème, on y découvre le terme de « passeur ».

En l’espèce, passeur et passeuse aux qualités plurielles : l’épicurisme, le respect du bien-vivre d’antan et l’intelligence de le vulgariser, avec les formes et le trait juste...

De le "passer", justement...

Seules les éditions Gap osent encore commettre pareil bouquin !

Rompez, vous pouvez ploploter !

[Florent GRANDE / Florence CURT - Gap Editions, 2019 (oui, ça date un peu, mais qu'importe l'âge, pourvu que la vieille peau blablabla ;-) - 144 pages - Chez tous les libraires, pour la modique somme de 14.00 € - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782741706328]

Entre le battement d’ailes d’un papillon pouvant provoquer un tsunami, voire une avalanche - et le flocon qui n’est jamais responsable de cette dernière - mon cœur balance.

Notre humanité vacille, en plus d’y laisser plumes et spatules enfouies…

Ce bel ouvrage en appelle à la Grande époque des Anne SAUVY et autre Emmanuel CAUCHY.

Un temps que les freeriders – le bermuda en plus, le casque en moins (et parfois même le DVA ;-( – ne peuvent pas connaitre…

Bref, c’est du secours en montagne dont à lequel on cause, avec une acception médicale.

C’est sérieux, engagé, mais très épris d’humilité / humanité au regard de la Force des éléments.

Ceux-ci sont circonscrits à l’imprévisible (et des fois non) « avalanche ».

Cela réduit le périmètre narratif, mais ouvre tous les possibles : lorsque l’Homme veut sauver l’autre, il le peut (et des fois non).

Récit simple et émouvant.

Et souvent militant, ce qui ne gâche rien.

No pain, no gain.

Bon, ce n’est pas parce que des gaillards comme lui assurent qu’il ne faut pas assumer sa propre responsabilité en envoyant de la grosse peuf’ déraisonnablement, hein !

A lire, incontestablement.

Après avoir éteint le DVA, justement, et avant de s’envoyer bière et tartiflette (in which we trust 😉

[Pierre MULLER - Glénat, 2023 - 216 pages - Chez tous les libraires, pour la modique somme de 19.95 € - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782344053225]

On ne connait que trop la formule de YOURCENAR : “Personne ne sait encore si tout ne vit que pour mourir ou ne meurt que pour renaître.”

C’est globalement l’enjeu du chemin méditatif.

L’introspection ne donne aucune réponse sur la vie ou la mort.

Elle permet juste de se poser les bonnes questions.

J’ai questionné le moment où j’allais vous causer de ce « ski français ».

Avant l’heure, c’est pas l’heure, après l’heure, c’est plus l’heure…

C’est l’hiver, et pour les nantis, ce sont les vacances d’hiver, justement...

Alors, cette lecture mérite un arrêt, et pas forcément bougnette, hein !

Bref, cette revue – je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans blabla - a vécu.

On la retrouvait en début de mort, disons en fin de vie vertueuse, empilée dans les halls d’accueil de l’ESF, lorsque l’on allait inscrire les petiots aux « piou-piou ».

La vie des doyennes revues n’est pas facile.

Mais voir celle-ci reprendre force et vigueur grâce au p’tit Monsieur (ou à la p’tite dame) de chez Glénat fait chaud aux yeux.

Voici un Phoenix qui renait, d’une cendre peuf immaculée.

Il faut vous imaginer lire l’Alpe. Pour la ligne rédactionnelle et l’iconographie irréprochable.

Et considérer qu’à chaque page qui se tourne, la grande-petite histoire du ski d’ici, voire d’ailleurs, s’écri(e)t

Assurément, c’est du sérieux, même si l’accès au 2^nddegré n’est pas exclu !

Re bref, curiosité par ces 2 opus, et ceux à suivre, gageons-le, bienvenue…

[Collectif - Glénat, 2022 / 2023 - 96 pages - Chez tous les libraires, pour la modique somme de 19.95 € - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782344054109 / 9782344054116]

Ce tantôt, dans la pluie quotidienne des courriels – nonobstant le grand beau anticyclonique à perte de vue en Alpes-de-Haute-Provence – quelqu’un me suggérait des trucs et des machins professionnels sur lesquels il fallait se positionner.

Avant de conclure ses propositions par un joli lapsus : « quand pensez-vous » ?

Le diable est toujours dans le détail !

Respirer, qu’en pensez-vous ?

Ou dit autrement en version Carnets d’Av’ : quand inspirez-vous (vraiment) ?

Respirer fait partie des fameuses « constantes » chères aux urgentistes.

Inspirer et expirer font partie du tout méditatif.

C’est probablement le programme de cet opus n°70.

Inspirer et expi(r)er.

Localement au Vercors.

Ou si l’on fait (presque) fi de notre bilan carbone (quelques entorses, mais l’ensemble, avec de bons conseils, demeure vertueux) jusqu’au « grand Nord ».

C’est encore une bonne mouture, pour laquelle rien n’est à jeter.

Et encore et toujours une mention spéciale vers la chronique de « l’ours » : mieux vaut être une vielle machine qui-pue-qui-pête le gasoil qu’une Telsa-nucléaire qui disjoncte au premier -15° en fond de vallée.

Rompez, vous pouvez inspirer.

[Collectif - Carnets d'Aventures, 2023 - 114 pages - Dans tous les kiosques, pour la modique somme de 8.30 € Oui, ma bonne dame, tout augmente ! Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de crémerie !) : code pour commander = L11948]

Faites de l’Art, pas la guerre !

À l’aube (disons au crépuscule) d’un virage de notre occident en dérive, où l’on bombe le canon du char lourd, où l’on préfère s’agiter plutôt que de méditer, asseyons-nous un instant sur le rebord du monde, et regardons l’horizon qui n’a que faire de notre trépignation…

Et remarquons ce gaillard, sur son petit tabouret, s’afférer au chevalet !

On n’a peu usage ici de causer peinture. Alors, prenons ce temps, car l’occasion est donnée par cet ouvrage.

On n’est pas critique des grandes galeries. Alors, laissons les images défiler, car jouir simplement de ces lignes qui subliment la vue suffit.

Hors la pré et la postface, le reste n’est que silence.

Non, mieux : incitation à être « ici et maintenant », avec l’artiste.

« And nothin’ else matter ».

Mention spéciale pour cette atmosphère de saudade, lorsque le trait est épuré, mais que le ciel laiteux rappelle que rien n’est jamais aussi simple et limpide…

Canons au repos, pinceaux en exergue.

Rompez, vous pouvez admirer !

[Alberto ODERO  - Slatkine, 2022 - 224 pages - Chez tous les libraires, pour la modique somme de  35 € - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782832111581]

Je vous parle d'un temps
Que les moins de vingt ans
Ne peuvent pas connaître
Chamonix en ce temps-là
Se délectait des frimas
Neige sous nos fenêtres
Elle un jour fut tarie
Elle qui faisait notre vie
Comme une sorte de prime
C’est là qu'on est foutu
Encore un coup de POUTINE
Et merde, elle ne vient plus !

Pour 10 balles, t’as plus rien. Et en dessous de 2500m, tu peux garder tes ski cailloux…

Pour +/-50 balles, tu peux t’envoyer à 3842m. Neige et panoRhââ(lovely)ma* garantis !

Et pour la moitié, tu as un opus complet sur ce téléphérique (sa vie, son œuvre) qui mène à la divinité des cimes câblées.

Dire que monter dans cette benne mythique est une petite expérience revient à considérer que si elle tient à un fil, c’est aussi un petit miracle.

Bref, si vous n’avez jamais éprouvé cette ascension mécanique ou si vous la pratiquez assidûment pour les (im)possibles qu'elle offre, ce remarquable ouvrage saura vous combler.

Subtil mélange entre :

-       L’historique d’une conquête par la technique, adversité des éléments et pugnacité du lilliputien-humain,

-       L’exhaussement d’un rêve fou, quand l’homme veut, il peut,

-       L’extrapolation aux autres défis de même envergure.

Voire, en filigrane, le questionnement sur le jusqu’auboutisme, l’ouverture au tourisme de masse et « le lien enchanteur [ténu ?] entre le quotidien des vallées et l’ivresse des sommets »**

Le tout est bien servi par un crédit photographique irréprochable, ainsi que des coupes de relief avec lesquelles on perçoit bien les enjeux et les contraintes éprouvées par les p’tits câbles et autres p’tits pylônes.

Ayeeeeeeez, coooooofiaaaaaaaance.

Et revendez les cadeaux insipides sur LeBonCoin pour savourer celui-ci.

* In Rhââ-Gotlib we trust !

*** Citation de la phrase de conclusion

[Pierre-Louis ROY - Glénat, 2022 - 192 pages - Chez tous les libraires, pour la modique somme de 25.00 € - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782344047491]

On connait bien la citation de BAUDELAIRE (in « L’Art romantique » - 1869) : “La mythologie est un dictionnaire d'hiéroglyphes vivants”.

C’est la suite qui donne tout le sens à ce parfait aphorisme : “hiéroglyphes connus de tout le monde. Ici, le paysage est revêtu, comme les figures, d’une magie hyperbolique ; il devient décor. La femme est non seulement un être d’une beauté suprême, comparable à celle d’Ève ou de Vénus ; non seulement, pour exprimer la pureté de ses yeux, le poète empruntera des comparaisons à tous les objets limpides, éclatants, transparents, à tous les meilleurs réflecteurs et à toutes les plus belles cristallisations de la nature“.

C’est certainement le sens de cet ouvrage : laisser les vivants exprimer ce qu’est l’Alpe, cette mythologi(qu)e-montagne.

Amuses-bouches, disons chapelets, à picorer, savourer, instrospecter, partager…

Le gaillard DAMILANO est un chouette zigue. Figure incontournable du nombril chamoniard, c’est aussi et surtout un guide rayonnant.

Cette agrégation de nouvelles (44 tout de même et autant de signatures !) rayonne.

Ou à tout le moins, propose un rai de lumière, histoire de cogiter sur notre relation économique, physique, spirituelle – et toutes ces sortes de choses, sa-vie- son-œuvre - à l’endroit des alpes en particulier, de la montagne en général.

Vous cherchiez un dernier p’tit cadeau personnalisé pour compléter le plus gros, un peu trop convenu.

Le voici !

[Collectif (de 44 ;-)  - JME éditions, 2022 - 224 pages - Chez tous les libraires, pour la modique somme de 12.99 €) - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782918824428]

Rien n’arrivant jamais par hasard, j’ai lu sur le tard « Temps glaciaires » (Fred VARGAS), puis « La grande course » (Nicolas VANIER).

Surréalisme polaro-romanesque pour l’une, humilité et détermination face aux éléments pour l’autre.

Raison supérieure à la déraison ainsi qu’amour de la vie et de son prochain pour tous les deux.

Pour tous…

Par analogie, voire par association d’idées, c’est un peu le résumé de ce très grand et très beau livre.

L’auteur livre sa mémoire, avec une atypique narration posthume, de la raison de l’amour glaciaire face à la déraison de ces éléments.

Scénarisée en plusieurs actes, d’abord historiques, scientifiques puis introspectifs, cette plume-braise réchauffe le cœur du lecteur peu enclin à l’exploration où ça caille dur.

L’ensemble est servi par une photographie irréprochable.

C’est donc un ouvrage d’auteur, singulier et respectable.

Mais aussi, et peut-être surtout, un rappel à l’humilité et à la détermination de l’Humanité, petit cristal, grain de mémoire, devant l’infinité de la nature ! CQFD.

A glisser dans une chaussette, près du sapin (et non loin d’une flambée à la cheminée, hein ! 😉

[Etienne MAYERAT  - Slatkine, 2022 - 208 pages - Chez tous les libraires, pour la (presque) modique somme de +/- 59,00 CHF (soit +/- la même somme en €) - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782832111604]

William Arthur WARD  - jamais avare de bons maux et polissant, disons taquinant le minéral - s’était fendu d’un très [presque] à propos : “Nous pouvons jeter des pierres, nous plaindre d’elles, trébucher dessus, [les utiliser pour construire ou les escalader].”

C’est vraiment l’objet de cette merveille à lire.

Le grimpeur est un besogneux tout autant qu’un virtuose :

- Se jetant la pierre lorsqu’il plombe, abandonné par un monodoigt sur une réglette fuyante.

WTF, au passage, celui-ci impose le respect. On imagine bien le gaz et la claque ensuite…

- Trébuchant sur un caillou en embuscade sur la sente horizontale d’approche, il ne tient pas rigueur à son étourderie et franchit ensuite magistralement une ligne esthétique, verticale et radicale…

La grimpe est une affaire de concentration, d’abnégation, de détachement voire de résilience.

Nous ne sommes pas tous égaux devant l’exercice.

Nous ne sommes pas tous égaux devant les clichés et les mots qui la subliment.

Ce très beau et grand livre réussit la synthèse et appelle à l’humilité, tout autant qu’à l’onirisme.

Les parois sont grandes. L’homme est petit.

Certains osent davantage la fusion entre David et Goliath(e). Ce sont ceux-là qui sont mis à l’honneur ici.

Cadeau incontournable !

[Lucien MARTINEZ - Glénat, 2022 - 160 pages - Chez tous les libraires, pour la modique somme de 39.95 € - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782344053027]

Euripide – qui n’est pas à proprement parlé un puceau du printemps en matière de théâtralisation – disait peu ou prou qu’une fois que l’on s’est affranchi de la mesure (au sens de « convention), « il n’y a plus de limite »…

La vie est une pièce, avec un prologue et un épilogue, avec des portes et des fenêtres, selon les conventions, où chacun joue, à sa mesure, les actes qu’il estime être vertueux pour lui et les autres…

On n’attendait pas les p’tits livres rouges dans ce registre.

D’ailleurs, le côté molesquine (WTF, la touche bleue de la bande élastique, quelle classe !) de cet électron libre confirme peut-être que les éditions GUERIN / PAULSEN cherchent à s’affranchir de la mesure de ce qu’elles sont fondamentalement en repoussant les limites du paraître ?

Qu’importe la forme, pourvu que le fond soit !

La forme, cette Iron woman l’a (on n’a pas dit « les a », hein ! 😉

Et le fond, elle maitrise, incontestablement.

Les niveaux de lecture sont multiples :

- Pour les athlètes, c’est l’occasion de mettre en résonance leurs ressentis avec les siens, histoire de partager la taquinerie des limites physiologiques (principalement du cerveau, en l’espèce).

- Pour le vulgaris « mens sana in corpore sano », cela jalonne des points de passage, place des cairns dans la progression mentale face à l'effort...

Difficile de paraphraser ce qui est dit. Mélange subtil de REX, d’intuition et de projection.

Il vaut mieux le lire et / ou l’offrir à son compagnon de cordée, aussi humble ou ambitieuse, soit celle-ci !

[Chloé LANTHIER - GUERIN / PAULSEN, 2022 - 288 pages - Chez tous les libraires, pour la modique somme de 29.00 € - Et s'il ne l'est pas (WTF, changez de libraire !) : code pour commander = 9782352213567]