Topo Le Tour du Ruan // entre la haute-Savoie et le Valais Suisse [Haut Giffre]

Topos Trek long (et bon) 26 juil. 2005

Le Tour du Ruan une magnifique randonnée de quatre jours dans des régions authentiques et une nature préservée.

Topo commis par j-l.lugon, le 26-07-2005

Le beurre

Durée :

4 jours. Durée des étapes de 7 à 8 heures par jour et plus de 1000 mètres positifs chaque jour.

Dénivelé :

Saison :

Pour y aller :

Chamonix pour la Haute Savoie et Martigny pour le Valais (74) :De Chamonix en voiture jusqu’au barrage d’Emosson 30 kilomètres (Suisse) par le col des Montets. Un peu après la frontière prendre la deuxième à gauche et suivre Finhaut- Emosson.

Et hop, itinéraire routier !

Et hop, itinéraire routier !

L'argent du beurre

Itinéraire :

1e étape Du col de la Gueulaz, Emosson (1965 m) coord. 561.170/101.980 au Refuge du Grenairon ou Chalet-Hôtel du Buet (1974 m) coord. 550.420/98.050. Cette étape d’une durée de 7 heures passe le long du lac d’Emosson pour monter en direction du barrage du Vieux-Emosson (2206 m) et contourner ce dernier par sa rive gauche pour rejoindre après une brève montée d’une vingtaine de minutes le site des traces de dinosaures (2400 m). Prendre ensuite le sentier qui mène au col du Vieux (2572 m) et qui se poursuit dans une montée soutenue jusqu’au point culminant du Tour: le Cheval-Blanc (2830 m). Magnifique panorama d’où l’on côtoie d’un seul regard aussi bien les Alpes Bernoises, la Plaine du Rhône, les Alpes Valaisannes, le massif du Mont-Blanc, le Chablais ou encore le Jura. D’ici, légère descente en direction du Lac de plan du Buet en passant par la Combe du même nom. Cette portion de l’itinéraire est certainement le bout le plus engagé du Tour en cas de mauvaise météo, surtout par temps de brouillard (manque de balisage). Du lac, le sentier part en direction des Frètes du Grenier en passant devant le Grenier de Commune (2775 m) et la Cathédrale (2498 m), pour poursuivre dans un labyrinthe de gros blocs calcaires enchevêtrés comme des châteaux forts. Sur notre gauche, l’immense et sauvage face ouest du Mont-Buet. C’est dans la descente, à l’altitude de 1974 m que se trouve le refuge du Grenairon où prend fin la première journée du Tour. 2e étape Du Refuge du Grenairon au Refuge de la Vogealle (1900 m) coord. 553.550/106.900. Sept heures ne seront pas de trop pour relier ces deux refuges situés en territoire français dans la région savoyarde du Haut-Giffre. Après avoir quitté Grenairon, prendre le chemin en direction de Commune qui descend en serpentant sur les pentes de la Forêt domaniale de Sixt à gauche du Nant Sec. A l’altitude de 1400 m, à la croisée des chemins, une variante nous est offerte. Soit on continue sur le sentier qui longe de Nant Sec jusqu’au village de Salvagny (860 m) pour poursuivre vers le chef-lieu Sixt-Fer-à-Cheval (780 m) d’où l’on dispose éventuellement des transports publics — bus navette — jusqu’au Plan des Lacs. L’itinéraire officiel du Tour continue sur la droite en direction du télésiège de Pralet. D’ici on empreinte une route non carrossable jusqu’aux Praz de Commune (1672 m) en passant par Verduize (1346 m) et les Mouillettes (1434 m).Depuis la création du Tour, un projet de chemin à travers les Lapiaz (1639 m) pour rejoindre Commune (1641 m) est discuté. Mais la topographie et le danger de chutes de pierres, mais également la déclivité de ces dalles de calcaire nécessitent un immense travail pour façonner un chemin. Géologiquement, il serait intéressant de pouvoir cheminer sur ce tronçon que l’on aperçoit lors de la descente sur Commune. Cela éviterait également de descendre beaucoup plus bas pour devoir remonter ensuite sur plus de 350 m de dénivelé pour éviter les lapiaz. Des Praz-de-Commune (1672 m) prendre à gauche le chemin défoncé par les troupeaux de vaches et le suivre toujours sur la droite par la forêt. Une longue descente d’abord sur un chemin et ensuite sur une route non carrossable nous conduit jusqu’au camping du Pelly (920 m). Deux possibilités s’offrent à nous à cet endroit. La première: arrivé au camping à la hauteur de la petite buvette, prendre à droite en remontant tout le terrain du camping et puis prendre à gauche et traverser le Nant des Pères. Suivre la route jusqu’au Plan des Lacs et continuer par le chemin didactique jusqu’à la buvette de Prazon en traversant le giffre par la passerelle (1012 m). La deuxième solution: du camping se diriger sur la route D907 et revenir à gauche sur 80 mètres. Traverser et prendre à droite en passant par Giffrenant (962 m) jusqu’à la buvette de Prazon. A la buvette, on peut poursuivre sur la droite pour aller au Fond de la Combe et pour rejoindre le Bout du Monde. Un regard en arrière sur ce magnifique amphithéâtre nous fait dire que ce nom “Bout du Monde” a vraiment sa place ici. Franchir par un joli chemin les différents réseaux du Bout du Monde en tournant sur la gauche direction Chalet du Boret. Cet itinéraire depuis la buvette rallonge de plus d’une heure l’accès au Boret mais le détour en vaut la chandelle. Mais vaut mieux deux chandelles plutôt qu’une avec la magnifique et aérienne variante du Pas du Boret. Ce chemin que l’on devine de la buvette paraît inaccessible vu d’en-bas mais une fois dedans, tout devient plus facile surtout grâce au travail fourni par la pose de mains courantes et l’entretien du sentier qui n’a rien à reprocher. Le Pas du Boret est un véritable ascenseur pour nous conduire au Chalet du Boret (1388 m). Du Giffre (1012 m) au Refuge de la Vogealle (1900 m), 878 mètres de dénivelé positif nous attend. Avec le Pas du Boret, quelque 280 mètres sont à effacer sur l’ardoise mais tout le reste est devant nous. La Pointe de Bellgarde nous domine du haut de ces parois vers lesquelles le chemin croise la Pierre du Dard (1637 m) et, enfin, après le passage d’un gros éboulement, le Refuge de la Vogealle fait son apparition. 3e étape: Du Refuge de la Vogealle à l’Auberge de Salanfe (1940 m) coord. 563.850/110.470. Six à sept heures, selon les conditions (enneigement tardif dans les Ottans) sont au programme pour ce troisième jour. Cette étape est la plus technique avec le passage des Ottans équipé d’échelles. Tout d’abord, faisons un bout de chemin avant d’arriver dans ce lieu “mythique”. Après avoir quitté le Refuge, prendre le sentier qui monte au lac de la Vogealle (1999 m). Peu avant le lac, (1975 m), dans un petit plateau où de gros blocs de roche fraternisent avec le torrent de Vogealle, il faut prendre à droite où 320 m de dénivelé entre lapiaz et pelouse alpine nous emmènent à la Tête à Perua (2295 m) qui domine le Fond de la Combe. La vue est magnifique sur le Tenneverge, la Pointe des Rosses, le Mont-Ruan et le Petit Ruan. Une longue traversée sur ce magnifique balcon dominé par le Mont-Sagerou nous mène au col du même nom (2395 m). Au col, la vue s’ouvre encore sur le Vallon de Susanfe et, plus loin, le Val d’Illiez avec, en arrière plan, le Chablais, les Préalpes et le Jura. Devant nous la Haute-Cime (3257 m), premier sommet sur l’ouest des Dents-du-Midi. Légère montée et nous voilà à la Tête des Ottans (2549 m). Le chemin passe un peu en-dessous de la Tête du côté droite pour arriver au Col des Ottans (2496 m) en passant près de la Borne en pierre. Le randonneur qui s’engage pour faire le sommet du Ruan prend jusqu’ici le même itinéraire et il bifurque sur la droite par l’épaule du Petit-Ruan (2847 m). Pour nous, descente direction nord, nord-est. Au pied du névé, suivre le chemin bien marqué et équipé de chaînes. Tôt dans la saison, il est conseillé de se munir d’un piolet et d’une corde surtout s’il reste encore de la neige à cet endroit. Un peu plus bas, sur le fil de l’arête, un trou attire notre curiosité et nous incite à avancer vers le vide. Et c’est ici que le fameux “passage des Ottans” avec ses 80 mètres de cheminée équipée d’échelles, d’étriers et de chaînes très bien sécurisés nous attend. Le premier pas est hésitant mais une fois lancé, tout devient plus facile et l’on se rend compte que les “on dit” gonflent souvent les difficultés de certains endroits très réputés. Le glacier des Ottans vient lécher avec ces névés éternels le pied de ce passage. Arrivé sur la neige, rester sur la droite tout en descendant entre les névés et les moraines jusqu’où le chemin traverse une petite barre de rochers à environ 2160 m. Une cinquantaine de mètres pendant lesquels il faut faire attention mais le chemin est bien marqué et, au pied de la barre, suivre la moraine plein nord jusqu’à un petit replat. Prendre à droite dans une petite vire schisteuse (2020 m). Traverser deux torrents en direction de la station de pompage (1905 m) et prendre le chemin 100 mètres à droite de la station. Rejoindre le sentier qui vient du Pas d’Encel et monter à l’est pour atteindre la Cabane de Susanfe (CAS), à 2102 m d’altitude. La face nord du Ruan nous domine avec ses 940 mètres de dénivelé. Depuis la cabane, il faut encore une heure pour rejoindre le col de Susanfe par un chemin très agréable. Arrivé au col, panorama splendide sur le bassin de Salanfe. Sur notre gauche, au nord, s’offrent à la vue les Dents du Midi et, au sud, la Tour Sallière (3220 m) et ses deux contreforts, l’Eglise (3077 m) et le Dôme (3138 m). En face sur la gauche les Rochers de Gagnerie, la Dent du Salentin, les Petits Perrons et le Luisin. Pour se rendre à la Haute Cime (3257 m), prendre le chemin qui monte sur notre gauche en direction du nord. Mais pour l’heure, l’itinéraire du Tour du Ruan redescend en direction du lac de Salanfe. Suivre le balisage et le tracé aménagé dans les dalles schisteuses, tout en zigzagant dans ce terrain lunaire et très minéral. Plus bas, un passage un peu délicat est équipé d’une main courante sur plus de 50 mètres. Il faut un peu moins d’une heure pour arriver vers les replats de Lanvouiss (1940 m) et de là, à peu près une demi-heure pour atteindre l’Auberge de Salanfe tout en longeant le lac. A midi, on peut faire une halte à la Cabane de Susanfe où les bons plats de Muriel nous font vite oublier la fatigue accumulée durant ces trois journées. 4e étape: De l’Auberge de Salanfe à Emosson (La Gueulaz) 1965 m, coord. 561.170/101.980. Un peu plus de sept heures pour cette dernière étape. Après une bonne nuit en chambre ou dortoir, nous voilà repartis pour notre dernière étape du Tour avec ses 1300 mètres de dénivelé positif qui ne sont pas de tout repos pour notre corps. De l’auberge, traverser le mur du barrage. Ensuite longer le lac par une ancienne route vers l’ouest. Au croisement des chemins, prendre celui du col d’Emaney qui monte vers le sud et passe en aval du lac des Ottans. Suivre alors la Combe du col. Un peu avant le col d’Emaney, plusieurs chemins ont été tracés à cause de l’enneigement tardif et extrêmement variable d’un été à l’autre. Il est important de bien observer et de suivre le balisage rouge et blanc. Pour arriver jusque là une variante intéressante se présente à la bifurcation des chemins: prendre l’itinéraire qui amène au col de la Golette (2469 m). Cette variante nous laisse découvrir tout en montant les anciennes mines d’or et d’arsenics des Ottans. Vers 2300 mètres on quitte le chemin pour rejoindre celui du col d’Emaney en allant sur la droite plein ouest. Faire attention aux barres rocheuses. Il n’y a pas de tracés nets pour faire cette liaison mais un peu de bon sens vous offrira un accès très praticable. Au col d’Emaney (2462 m), monter légèrement vers l’est pour admirer le magnifique panorama qui s’étend des Alpes bernoises en passant par les Alpes valaisannes jusqu’au Mont Blanc. La suite se fait par la descente en direction de Belle Combe et vers le vallon d’Emaney. La première partie de la descente est assez raide. En face de nous se dessine le col de Barberine qui peut être une variante possible pour raccourcir le Tour sur sa fin de parcours (environ 1 heure). Mais notre itinéraire suit le vallon en aval (plein est) de Belle Combe pour passer à l’alpage d’Emaney (1855 m). Un lieu incontournable avec sa fromagerie et son brin d’authenticité de vie à l’alpage. Après le bon verre de lait partagé, attaquer la montée soutenue vers le lac de Blantsin (2148 m) entre les vernes et les roches moutonnées, témoins du passage des glaciers. Jusque là le sentier est bien marqué mais restez attentif sur le cheminement de l’itinéraire qui se faufile à travers des vires, des combettes ou encore de gros dos de baleines polis par les glaciers. Une dernière combe avant de distinguer le col de Fénestral, situé à 2451 m, avec, à sa gauche la Dent de Fénestral ou Beaumont (2579 m) chapeautée d’une belle croix. Sur le versant Plat des Marais et alpage de Fénestral, de l’autre côté du col, ce ne sont pas moins de 600 mètres de descente qu’il va falloir encore se mettre dans les genoux. Sur notre droite les Rochers Rouges dessinent une longue arête conduisant au Bel Oiseau (2628 m), sommet surplombant le barrage d’Emosson d’où nous sommes partis il y a quatre jours. Vers l’alpage de Fénestral (1797 m), prendre le chemin à droite en direction du sud. Ce chemin en balcon nous ramène vers le point de départ, Emosson, et nous offre une vue imprenable sur le massif du Mont Blanc ainsi que le haut de la vallée du Trient. Et c’est sur ce très ancien sentier que nous terminons ce Tour du Ruan au col de la Gueulaz.

Et la crémière !

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