Critique du livre Eloge du bien être au travail

Après le speed dating, éloge du vite fait mal fait, internet inventa l’apéro géant, où comment se retrouver à 10 000 inconnus autour d’un verre à moitié plein de rien, à moitié vide de vin. Comme si trinquer juste avec l’Autre, au zinc du bistrot d’en bas allait filer la petite vérole, sinon pire, l’envie de continuer la causerie le lendemain. Ces machins-là de bobo-geeks sont à l’échange humain ce que le hamburger est à la gastronomie. Malbouffe, male relation, même combat ?

Chronique commise par jyhes le 24-05-2010

Couverture du livre4eme de couverture du livre

Auteur : D. Steile, J. Sadowsky, L. Roche

Editeur : Presses Universitaires de Grenoble

Catégorie : La Montagne sous un autre angle...

ISBN : 2147483647

Edition 2010 - 104 pages - 9 € €

Certes, ce bouquin s’éloigne un brin de notre thématique commune. Mais restez, vous allez piger ! Ce précis (mais non pressé) s’attaque au « pas bien-être » au travail, sa vie, son œuvre… Après l’inévitable historique des grands virages dans l’organisation de l’outil de production, la place et le rôle que l’on y donna à l’homme, il décrypte ce sentiment de « pas glop » ressenti par qui le travail, ce n’est vraiment pas la santé. Au point de la perdre, la santé. Voire son âme, voire sa vie, puisque tout est lié ! S’impose alors le principe du « slow management », et là, vous voyez poindre le pourquoi de cette chronique ici.
Prendre le temps d’écouter, de comprendre, de s’entendre (avec soi-même, et pourquoi pas, avec l’autre), s’offrir une pause, parce qu’elle s’impose. Bref, ce qui se pratique à chaque pas en montagne, de la plus profonde introspection à la plus futile causerie de refuge contribue à faire de l’homme autre chose qu’une bête de charge juste bonne à hisser un sac à dos insupportable jusqu’à une cime inutile. A un moment où l’on s’envoie le Mont-Blanc en courant, où l’on s’enfile tous les 4000 sans prendre le temps de siffler une bière au refuge, ce bouquin est une piqure de rappel incontournable, bien léchée, étayée et abordable. Pour le premier de cordée, qui est aussi une sorte de cadre, pour le vagabondeur qui sait que rien ne se fait sans laisser le temps au glacier d’avancer à la vitesse de la tortue. Et le lièvre pourra bien attendre !

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