Topo La grande Ruine-Pointe Brevoort // Versant Nord [Ecrins]
Il est des refuges où lorsque l’on regarde, rêveur, le sommet du lendemain, on se dit qu’on reprendra volontiers trois fois du rab de polenta tant la bavante s’annonce sévère. La Grande Ruine bouleverse cette habitude. Certes, vous aurez toujours une bonne raison de vous empiffrer au sympathique refuge Adèle Planchard, mais uniquement parce que vous venez de gravir 1 500m (!) avant de poser le sac… Oubliez donc le départ habituel tardif du parking en fin de journée. La montée au refuge est déjà une course en soi ! Du coup, forcément, le lendemain, c’est tout du bonheur ! Pas la peine de décoller à 3h le lendemain. Préférez un réveil plus conventionnel pour cramponner au levant, après une courte errance sur la moraine que vous aurez été repérer la veille. D’ailleurs, le relief très mouvementé du glacier supérieur des Agneaux ne se prête guère aux divagations nocturnes. Faire le rat de laboratoire entre les crevasses en plein jour n’est déjà pas une mince affaire et quelques ponts de neige douteux vous inviterons à ne pas s’éterniser au sommet. Le sommet justement, s’atteint maintenant par une escalade en roche aisée, que l’on engage assez bas, par rapport aux indications des « anciens » topos. Les glaciers évoluent, les itinéraires s’adaptent, mais la montée à Adèle demeure !
Topo commis par jyhes, le 01-10-2006
Le beurre
Durée :
J1 : 6h / J2 : 2h30 + 4h de descente
Dénivelé :
Mini : 1680 m Maxi : 3765 m / Refuge à 3169 m Denivelé : J1 : 1500 m / J2 : 600m
Saison :En début de saison (jusqu'à mi juillet)
Pour y aller :
La Grave / Villar d’Arène (05) :En direction du Col du Lautaret, passer Villar d’Arène. Immédiatement après le village, une petite route descend à droite (campings et base de loisir). Suivre encore une fois à droite pour arriver au Pont d’Arsine où se trouve le parking (il est encore possible de continuer un poil plus loin en voiture sur une mauvaise piste, mais on l’a déjà vue ensevelie par la boue par gros temps !)
L'argent du beurre
Itinéraire :
Du P, localiser facilement le GR54 qui file direct S au col d’Arsine. Le suivre tranquillement jusqu’à 1860 m. Prendre alors une petite sente main droite qui longe le plan de l’Alpe (toujours main droite) et évite de monter au refuge de la tête de l’Alpe (main gauche). Suivre au mieux le ruisseau par la sente qui part maintenant SO. A 2048, au Pont de Valfourche continuer à monter vers le S (gros blocs), l’autre chemin allant au refuge du Pavé, qui pourra être une autre destination à l’occasion… Vers 2150m, on trouve la source de la sulfureuse Romanche. La sente commence alors à prendre de l’altitude en montant de façon très rectiligne, abandonnant ainsi le fond de vallée. A 2310m, le cap et le relief changent totalement. Lacets à l’infini plein O. Caillasses à profusion jusqu’au refuge. Cairns en abondance. Bien remplir les gourdes sur ce dernier tronçon. La générale des Eaux boycotte le refuge (ou l’inverse). Encore quelques pas sur des cailloux branlants et vous êtes au refuge. Ouf ! Encore un dernier effort pour localiser le départ du lendemain dans la moraine : cairns, tuyau de captage (quand même !), l’ensemble en légère descente O pour trouver le glacier après un petit ressaut. J2 : une fois sur le glacier, rester d’abord un court moment le plus proche de la falaise de droite, avant de bifurquer par une longue traversée à l’O. Quitter cette direction lorsque la trace semble aller tout droit vers le col des Neiges. NO, se faire un chemin dans le champ de crevasses. Corde tendue obligatoire. Une fois sorti de ce labyrinthe terminer par une large boucle à l’aplomb du col du diable (col au N, notre pointe à l’O). Sur la roche, deux alternatives sont possibles : quelques pas d’escalade faciles (3) immédiatement dans le couloir à la roche douteuse ou contourner par la gauche (O) pour trouver un couloir plus débonnaire mais très exposé aux chutes de pierres. Le reste est facile. Panorama. Rah ! Ne méditez quand même pas trop longtemps, ponts de neige et -2100 m au programme !
Retour :
Rappel possible pour les moins aguerris sur un gros bloc pour le petit couloir.
